COHEN-SOLAL
Dissolution, mon premier roman, refermait le rideau de notre civilisation moribonde avant l’inéluctable : la montée des extrémismes, la banalisation de la xénophobie, et la fin de la vieille Europe.
«La poésie chante dans le cœur de Cohen Solal», écrit Nicole de Pontcharra, dans la postface de Dissolution.
L'EXTRAIT
Ce parfum si particulier du lys ne se retrouvait nulle part ailleurs ; et il goûtait cette fragrance exquise de fleur mêlée à la chaleur du soir ; il songeait et il laissait son esprit vagabonder à l’ombre des grappes de bruyère en fleurs. Susan racontait... La marigold, qu’on appelait également « fleur de souci », narrait le secret qui permettait de comprendre le langage des oiseaux pour toute jeune fille pure dont les pieds nus touchaient cette fleur méditerranéenne ; ses pétales jaune-orangé s’ouvraient et se fermaient avec le soleil, d’où l’origine latine solsequia, littéralement « qui suit le soleil » – cette fleur se couchait avec le soleil et se levait avec lui en pleurant... Triboro bridge, le pont qui reliait Manhattan, le Queen et le Bronx ; à l’est, Queensboro bridge, et dans le ciel, les mouettes tournoyaient après la chaleur de l’été.